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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 6. 1-11

Le chemin de Christ parmi les pécheurs

4. Dans un champ : le maître du sabbat : versets 1-5

À partir du chapitre 6, le Seigneur est de plus en plus rejeté par les autorités religieuses, tandis que son enseignement dénonce les interprétations erronées des Juifs. Plus que cela, comme Messie d’Israël, le Seigneur met de côté les autorités traditionnelles juives en établissant douze disciples investis de sa propre autorité et appelés à le représenter auprès de la nation. C’est un premier pas vers l’établissement du christianisme.

Garder le sabbat1 était une prescription importante de la loi de Moïse. Il était interdit de travailler ce jour-làExode 20. 2-11. Les scribes et les pharisiens reprochent aux disciples leur comportement (verset 1). Ils avaient défini à leur manière ce qui pouvait être considéré comme travailler et ce qui ne l’était pas (13. 15 et 14. 5). Pour eux, arracher des épis c’était enfreindre la loi qui interdisait de moissonner ; les froisser dans les mains équivalait à battre le blé ; rejeter la balle était assimilé au vannage et manger des grains revenait à préparer de la nourriture, ce que Dieu avait pourtant permisExode 12. 16. Ainsi, pour les pharisiens le sabbat était transgressé quatre fois !

Le Seigneur ne discute pas leur conception du travail mais montre que leur application de la loi générale du sabbat est fausse dans ce cas précis. De toute façon, l’Écriture avait prévu des exceptionsDeutéronome 23. 26.

Les disciples avaient faim ! Ce besoin conduit le Seigneur à évoquer non les instructions données à Moïse pour ceux qui voyageaient et qui avaient faim, mais un épisode de la vie de David qui souligne l’analogie entre l’oint de l’Éternel1 Samuel 16 et le Fils de l’homme. L’ordonnance du pain sacré enseignait à Israël la sainteté de l’Éternel et la sanctification de ceux qui le servaient. Le pain sacré était donc réservé aux sacrificateursLévitique 24. 8-9. Mais l’épisode évoqué par le Seigneur en 1 Samuel 21. 4-7, n’était pas ordinaire. David, oint de Dieu, était déjà oint roi sur Israël, alors qu’il fuyait devant Saül et avait faim. L’Éternel ne voulait pas le laisser sans secours : ce pain réservé au service de l’Éternel fut mis à disposition de son oint et de ceux qui le suivaient. Quelle réponse pour ces pharisiens qui, au lieu d’agir comme Akhimélec, condamnent le vrai David (1. 32), l’oint du Seigneur (4. 18) !

Le verset 5 met en relief une gloire unique de sa personne : le fils de l’homme est le Seigneur du sabbat. Cette rupture du sabbat indique d’ailleurs que Dieu, en Christ, devait à nouveau travailler sans trouver un repos parmi son peuple.

Au chapitre 5, Pierre avait compris qu’il était le Seigneur, même dans l’accomplissement de tâches ordinaires. Jésus se présente maintenant comme le Seigneur du sabbat, le jour consacré à Dieu. Chaque jour de notre vie est donc placé sous l’autorité du Fils de l’homme. C’est à cette condition que nous pouvons jouir du reposMatthieu 11. 29, repos que le peuple d’Israël goûtera plus tardHébreux 4. 9.

5. La guérison de l’homme à la main sèche : versets 6-11

Un nouvel épisode entre le Seigneur et les pharisiens a lieu un autre sabbat. Cette fois dans une synagogue. Quel face à face (versets 7, 8) ! D’un côté, ceux qui, jaloux de leur autorité, refusent toute compassion, de l’autre celui qui voulait guérir l’homme à la main sèche. Faut-il voir dans cette infirmité l’incapacité de l’homme à servir Dieu, car un tel état se manifeste dans la synagogue ? Ou est-ce là le signe de l’infidélité du peuple puisque Dieu avait dit : “Si tu ne prends pas garde à faire toutes les paroles de cette loi… l’Éternel rendra extraordinaires tes plaies” Deutéronome 28. 58, 59 ? Avec autorité Jésus demande à l’homme de se tenir “devant tous” (verset 8). Il met ses contradicteurs à l’épreuve en posant une question (verset 9). L’homme religieux aime observer des règles, plus ou moins fondées sur l’Écriture. Mais le Seigneur regarde au cœur1 Samuel 16. 7.

Répondre oui à cette question était se condamner de n’avoir pas fait le bien, répondre non était pécher positivement.

Jésus dit tout simplement : “Étends ta main”. L’homme obéit. La guérison miraculeuse démontre l’impuissance des pharisiens et déclenche leur colère. Désormais, “ils tinrent conseil contre lui pour le faire périr” Matthieu 12. 14.

Notes

1Ce jour de sabbat est appelé “second-premier”. Il faut, pour comprendre cette expression, rappeler l’organisation des fêtes juives selon Lévitique 23. La fête des prémices ouvrait un cycle de sept semaines. Le sabbat qui suivait la présentation de la gerbe était donc le premier de cette série. Mais il survenait après le sabbat qui inaugurait la fête des pains sans levain au lendemain de la Pâque. Ainsi le sabbat après la fête des prémices était le second par rapport à la Pâque mais le premier des sept qui suivaient, d’où son nom “second-premier”.

Luc 6

1Or il arriva, au sabbat second-premier, qu’il passait par des blés ; et ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, les froissant entre leurs mains. 2Et quelques-uns des pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire au jour de sabbat ? 3Et Jésus, répondant, leur dit : N’avez-vous pas même lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; 4comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de proposition, et en mangea, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui, quoiqu’il ne soit pas permis d’en manger, sinon aux sacrificateurs seuls ? 5Et il leur dit : Le fils de l’homme est seigneur aussi du sabbat.

6Et il arriva aussi, un autre sabbat, qu’il entra dans la synagogue et qu’il enseignait. Et il y avait là un homme, et sa main droite était sèche. 7Et les scribes et les pharisiens observaient s’il guérirait en un jour de sabbat, afin de trouver de quoi l’accuser. 8Et lui connut leurs pensées et dit à l’homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là devant tous. Et s’étant levé, il se tint là. 9Jésus donc leur dit : Je vous demanderai s’il est permis, le jour de sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver la vie ou de la perdre ? 10Et les ayant tous regardés à l’entour, il lui dit : Étends ta main. Et il fit ainsi ; et sa main fut rendue [saine] comme l’autre. 11Et ils en furent hors d’eux-mêmes, et s’entretenaient ensemble de ce qu’ils pourraient faire à Jésus.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)