Le Seigneur est proche
En Malachie, nous avons un bien triste tableau de l’état moral du peuple d’Israël. Le culte public de Dieu était tombé dans le mépris le plus total. Son autel était outragé, son service méprisé. Pour les sacrificateurs, servir était devenu une simple question d’argent. Quant au peuple, tout était devenu une formalité pénible et vide, une routine ennuyeuse et rébarbative. Le cœur pour Dieu n’y était plus. En revanche, on mettait tout son cœur dans le gain matériel. Un sacrifice quelconque, tout mutilé et déchiré qu’il fût, était considéré comme suffisant pour l’autel de Dieu (voir 1. 8, 13). Telle était la condition lamentable du peuple aux jours de Malachie.
Mais Dieu tient à montrer un autre côté du tableau : au milieu de toute cette vénalité et de toute cette corruption, de cette froideur et de ce vide, de cette stérilité et de ce manque de cœur, il est vraiment réconfortant de lire des paroles telles que celles-ci : “Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre… un livre de souvenir a été écrit… pour ceux qui pensent à son nom”.
Dieu relève avec bonheur l’état de cœur de ce résidu, ce reste fidèle au milieu de la ruine morale de l’ensemble. Il n’y a chez eux aucune prétention, aucune hypocrisie ; ils ne cherchent pas à redresser la situation par leur propre force, en prenant eux-mêmes les choses en main. Il y a chez eux le sentiment de la faiblesse et de leur incapacité, qui les conduit à s’attendre à l’Éternel pour recevoir la sagesse et la force. C’est là le secret de la véritable puissance. Nous n’avons jamais à craindre la conscience de notre faiblesse que nous devons plutôt confesser. C’est l’illusion de la force que nous avons à craindre et que nous devons éviter. “Lorsque je suis faible, alors je suis fort”, a dit l’apôtre Paul (2 Corinthiens 12. 10).