La Bonne Semence
L’île de Spinalonga, tout près de la Crète, a fait l’objet d’un roman de Victoria Hislop : “L’île des oubliés”. Sur cette île, de 1904 à 1957, ont vécu tous les lépreux dont la Crète puis la Grèce se débarrassaient. Les malades n’avaient pas le choix. Jeunes enfants ou adultes parfois très âgés étaient obligatoirement déportés à Spinalonga. À Plaka, port d’embarquement de ces malheureux malades, des scènes d’adieux déchirantes avaient lieu presque tous les jours. “Oubliés”, rejetés, sans aucune visite. Ce triste fait historique nous interroge. L’expression : “Loin des yeux, loin du cœur” serait-elle juste ?
Oublier est le propre de l’être humain : “Tu as mis en oubli le Dieu qui t’a enfanté” (Deutéronome 32. 18). Mais du côté de Dieu, personne n’est oublié, ni ne peut être rejeté, même le pire des malfaiteurs s’il se repent de ses péchés, comme celui qui était crucifié à côté de Jésus. Il lui a demandé : “Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume ; Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis” (Luc 23. 42-43).
Déjà, sur la terre, Dieu n’oublie aucun de ses enfants dans les difficultés de leur vie quotidienne : “Il n’oublie pas le cri des affligés” (Psaume 9. 13). Jésus l’a confirmé à ses disciples : “Ne vend-on pas cinq moineaux pour deux sous ? Et pas un seul d’entre eux n’est oublié devant Dieu… Vous valez mieux que beaucoup de moineaux” (Luc 12. 6-7).